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29 Mars Visite de Turkmenbashi et départ pour Achgabat

On se réveille vers 7h après 9h de sommeil tout de même. Le lit n'était pas fabuleux. J'ai plus mal au dos en me levant qu'après deux nuits sous la tente.
La salle du petit déjeuner immense est désespérément vide. Ni client, ni serveur ni rien pour à manger.
Au bout de quelques minutes, un serveur nous propose en tout et pour tout du café et des œufs. Le café étant horrible, on demande de l'eau chaude et on se rabat sur notre nescafé. On arrive tout de même, grâce à Vincent qui parle russe, à avoir de la confiture et un peu de pain.
Une fois tout ça avalé, on file dans notre chambre récupérer notre linge repassé. On s’en tire pour10$ pour tout ce qu'on a donné la veille. C'est honnête.
Le temps de boucler nos valises, nous voilà de nouveau sur le départ. Nos 4X4 étant repartis sur Achgabat c'est un minibus qui nous véhiculera jusqu’à notre départ en train pour Achgabat.
Nous partons visiter une saline situé à 30 km de là. En chemin nous avons droit à notre traditionnel contrôle qui se passe sans problème. En fait les militaires contrôlent que les villes où nous nous rendons sont bien mentionnées sur le visa et sur le fameux papier vert du ministère du tourisme.
Le salines sont en fait une immense lagune. Le sol est un mélange de sel et de sable. L'eau ressemble à de la glace tant la salinité est importante.


Nous voilà repartis pour Turkmenbashi. En route nous nous arrêtons devant un cimetière ou est érigé un curieux monument à la mémoire des déportés japonais mort ici. Lors de la dernière guerre Staline a déclaré la guerre au Japon, quelques semaines avant la capitulation de ce dernier. Ça lui a permis d'annexer des territoires comme les Iles Kouriles. Il a fait déporter, comme à son habitude,  les prisonniers japonais dans une région très éloignée de leur pays, l'ouest du Turkménistan par exemple. Le nombre de déportés se chiffraient en milliers! Une fois la guerre finie, les malheureux, ne pouvant retourner chez eux ont fini par mourir là. Il y a quelques années une délégation japonaise est venu inaugurer ce monument à leur mémoire.
Le cimetière musulman qui  le jouxte est curieux. La plupart des tombes sont entourées d'un petit muret et certaines d'entre elles présente une photo du défunt. En général les tombes musulmanes sont réduites à un monticule de terre.
Il y a aussi des tombes sauvages de polonais déportés lors de l'invasion  de ce pays par l'armée rouge. N'ayant aucun droit, pas même celui d'avoir une tombe, certains parents, plus tard, on bravé l'interdit afin de leur offrir une sépulture.
Nous voici arrivés à Turkmenbashi. Cette ville, anciennement Krasnovodsk, a été la tête de pont de l'invasion russe au XIX ème siècle. C'est à partir d'ici aussi que se prolonge la ligne de chemin de fer Transcaspienne reliée à Bakou de l'autre côté de la mer par un ferry.
Notre impayable dictateur mégalomane Niyazov a renommé la ville Turkmenbashi qui veut dire "leader des turkmènes". Autrement dit, il l'a baptisé "moi même".
Nous nous arrêtons devant le marché de la ville pour faire des provisions pour le train et la journée du lendemain. C'est comme d'habitude un marché très animé.
Les gens prennent plaisir à se faire photographier, surtout dans la halle aux poissons.

Les esturgeons aussi sont cabotins. Pour leur faire plaisir on les immortalise même s'ils ont une sale gueule.
Nous allons ensuite déjeuner dans un restaurant russe. Le repas est à base de viande de mouton, de purée, de frites et de riz. Bourratif mais bon!
Nous voilà maintenant sur le port où se trouve la porte de l'Asie centrale.Le monument ne casse pas trois pattes à un canard.
Ce qui est plus intéressant, c'est le nombre de chalutiers, petits et grands, de la flotte soviétique abandonnés là et en train de rouiller. Pourquoi n'ont-ils pas été réutilisés par les turkmènes? Mystère.
Il leur reste une utilité, celle de servir de ponton pour les pêcheurs de la ville.
Au loin on aperçoit le terminal du ferry reliant Bakou à Turkmenbashi.
Il est maintenant l'heure de prendre le train qui nous ramènera à Achgabat. C'est un train de nuit qui s'arrête à toutes les gares. Il part à 16h pour arriver le lendemain à 6h35. 14h pour faire moins de 500 km!
Les wagons sont des wagons chinois tout neuf. Nous sommes en classe molle, c'est à dire pour les habitués 4 couchettes par compartiment.
Vincent à eu la délicatesse de bloquer un compartiment entier pour chaque couple. On se croirait dans le transsibérien. Il y a même un provodnitsa pour chaque wagon. Un ou une provodnitsa est chargé de l'entretien de celui-ci. C'est lui aussi qui distribue les draps et les couvertures et les récupère à la fin du voyage.
Je ne sais pas si c'est parce que le wagon est chinois mais notre provodnitsa fait comme celui de notre trajet entre Oulan Bator et Pékin. Il bloque un des deux WC pour son usage personnel. Heureusement, il est vénal. Avec quelques tablettes de chocolat, il nous en laisse l'usage quand on le lui demande.
Le train longe un petit peu la Caspienne. La côte nous parait plus belle qu'hier. Peut être parce qu’il fait grand soleil. Il y a beaucoup de flamants roses.
Une dame turkmène passe dans le couloir pour vendre du poisson et du pain.
Elle a du surement donner un bakchich au provodnitsa car elle n'a pas l'air inquiète en dépit de son commerce illicite. Jackie lui achète du poisson séché. Comme on lui en prend plusieurs elle nous offre un joli pain.
Voilà c'est l'heure de magner notre bolino,  notre hareng fumé et nos oranges.Sans bière car l’alcool et les cigarettes sont interdits dans le train.
Lors d'un des nombreux arrêts un grand nombre de voyageurs est monté dans le train. Les femmes s'installent dans le couloir, mettent une nappe et sortent leur repas. Elles aussi ont du arroser le provodnitsa car seules les places avec couchettes sont vendues. J’ai quand même un peu honte avec nos 4 couchettes pour nous deux seulement!  On regagne notre chambre roulante. On va essayer de dormir..

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