Pas D'atom

31 Mars En route pour Turkmenabat

L'hôtel est vraiment minable. La nuit a été difficile car le lit était complètement défoncé avec des draps une place pour un lit à deux places. La pièce est vraiment surchauffée. Le radiateur ne peut être réglé. Comme le chauffage central est au gaz et donc gratuit, il a fonctionné à fond toute la nuit. On a été obligé de dormir la fenêtre ouverte.
 A 6h du matin on a déjà pris la douche et on est prêt à s'enfuir! La douche aussi a été dificile à régler et pour se sécher une seule petite serviette.
Heureusement le petit déjeuner est très correct avec du bon pain turkmène, du café buvable du lait et de la confiture. Quand je dis pain turkmène je devrais dire pain ouzbèke. Celui-ci est rond alors que le turkmène est ovale. Nous sommes devenus de vrais connaisseurs. Du fait de la proximité de la frontière, la population ici est à forte minorité ouzbèke.
La façade de l’hôtel, couleur flashie est bordée de palmier en plastique de fort bon goût. Les seuls palmiers que l'on ait rencontrés dans ce pays.
Voilà, on est prêt à partir pour Turkménabat, 450 km de route plus ou moins défoncée comme d'habitude. Au moins 9h de trajet. Il peut de Pierre Menanteau.
Nous traversons d'immenses champ de riz, de blé et de coton. Lorsque nous traversons des villages, sur le bord de la route il y a beaucoup de gens en train de nettoyer les talus, de ratisser. Batir nous dit que le samedi c'est la journée hebdomadaire du travail volontaire obligatoire pour l'état. Comme cela ne les intéresse pas du tout, ils travaillent en costume.
Nous nous arrêtons pour l'inévitable contrôle des passeports. Un policier nous dit "comment ça va" en français. Nous sommes très étonnés. Batir en le questionnant nous apprend qu'il a étudié le français pendant deux mois mais il ne se rappelle que de cette phrase. Ca y est, la route est déjà défoncée. Nous longeons le fleuve et la frontière avec l'Ouzbékistan.Cette dernière matérialisée par une barrière. Le soleil revenant, on s'arrête pour notre traditionnelle pose nescafé. C'est reparti sur cette route infecte.
Ce qui devait arriver arriva. En voulant contourner un trou énorme, notre chauffeur a roulé très près du bord qui s'est effondré. La voiture est en bascule prête à tomber dans les marécages. On sort vite mais le chauffeur reste dedans de peu de déséquilibre l'ensemble.
Heureusement, Serguei, notre chauffeur russe réussi avec son véhicule à nous sortir de là en moins de deux. Le nôtre est un peu retourné et surtout vexé. Comme certains d'entre nous ont pris des photos de cette fâcheuse posture, il a peur qu'une fois chez nous on lui fasse une mauvaise publicité. Nous arrivons, non sans mal, à le persuader du contraire. Juste après le dépannage, on se fait de nouveau contrôler. Ils auraient pu faire ça lorsque nous étions arrêtés. On aurait gagné du temps. Il pleut encore et il pleut toujours.
Au bout de cinquante km, on a droit à un nouveau contrôle. On n'est pas rendu!
Nous traversons d'immenses marais qui regorgent d'oiseaux de toutes sortes.
 Vers 13h30, nous nous arrêtons pour le déjeuner. Il ne pleut plus mais c'est très venteux.
Un peu plus tard, nouveau contrôle. L'endroit est désolé. Il n'y a que la cabane des policiers. De part et d'autre de la route se trouve un vague chemin sur lequel Serguei s'est arrêté. Le policier veut le verbaliser pour gêne de la circulation alors qu'il n'y a pas âme qui vive. C'est manifestement un abus de pouvoir. Serguei n'est pas d'accord. Le policier l'amène dans sa cabane. Batir tempête après notre chauffeur en disant qu'il aurait du faire attention où se garer. En attendant la suite, il s'adonne à son occupation favorite: fumer.
Quelques minutes plus tard le pandore revient avec Serguei tout sourire. Il a gagné son bras de fer et n'aura pas d'amende. Le représentant de la loi furieux se rabat sur Batir et lui colle une contravention car il fume sur un lieu public. Notre guide penaud est obligé d'obtempérer. On rigole intérieurement.
Après avoir longé la frontière à moins de 100 m, nous traversons d'immenses champs de cotons avant d'arriver à Gazochak une cité où logent les employés d'un important champ d'exploitation de gaz situé à 50 km de là. Les immeubles d'habitation sont vraiment de l'époque soviétique ou de notre époque HLM.
Nous continuons notre chemin.  A la sortie de la ville se trouve les nouvelles maisons individuelles proposées aux habitants par le gouvernement.
 Il fait frais et il y a toujours du vent. La pause café est la bienvenue.
Il est maintenant 7h du soir . Il nous reste encore 200 km avant Achgabat lorsque nous apercevons au loin des ruines qui nous semblent intéressantes. Nous décidons d'y aller pic niquer malgré le refus de Batir. De toute façon on arriverait trop tard pour pouvoir espérer trouver le restaurant de l'hôtel encore ouvert. Le paysage en vaut vraiment la chandelle. Ce sont de vieilles ruines de l'époque sassanides perdues au milieu des champs d'un vert éclatant.
 Il y a là les restes d'une muraille entourés de tombes. Ça vaut vraiment le coup de s'arrêter là. Évidement Batir ne connait pas ce lieu! Il nous traduit à contrecœur le panneau explicatif  "Sharijan baba monument du 7ème siècle, protégé par l'état". Nous voilà bien avancés! Une perche à laquelle sont accrochés des morceaux de tissus est adossée à la muraille.
 Tout autour des tombes ornées du même type de perche.
Certaines sont recouvertes d'étoffes aux couleurs vives, probablement des tombes de jeunes filles. On se croirait en Mongolie.
Il est 20h, nous reprenons la route après notre traditionnel repas froid. Moins d'une demie heure après nous avons droit à un nouveau contrôle. Batir nous assure que c'est le dernier de la journée. Ces contrôles sont nombreux à cause de la proximité avec la frontière d'un pays peu ami. C'est normal, le Turkménistan pique toute l'eau du grand fleuve à l'Ouzbékistan et ne veut pas entamer de négociations sur le partage de cette ressource.
Il est minuit et demi lorsque nous arrivons à l'hôtel après avoir subit, malgré les dires de Batir, de nouveaux contrôles. Ce n'est pas que la route était mauvaise, mais il y avait de nombreuses limitations de vitesse à 30 km/h que nos chauffeurs ont respecté scrupuleusement.
Je suis en colère après Batir qui a beaucoup sous estimé la durée du trajet et aussi contre Vincent qui s'est laissé berné par ce dernier.  On n'a fait que rouler, rouler et rouler si bien qu'on n'a pas pu voir grand chose et se faire une idée du pays. Le contraire d'un voyage ouvreur. Je crains que les jours suivants ce soit la même chose.
L’hôtel a l'air correct mais il faut monter un escalier monumental en se coltinant les valises pour arriver à la réception.

Bon, trêve de jérémiades, on est fatigué, vite allons dormir!



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